Jean Ribot (1923
– 2003)
titulaire de l'Orgue de Saint-Pons de 1935 à 2003
Plus qu’une
biographie de celui qui fut si longtemps, non seulement organiste
titulaire de St Pons, mais encore Maître de Chapelle et talentueux Chef
de Chœur du Chœur d’Hommes de la Cathédrale et de la Chorale du Pays
de Thomières, voici quelques témoignages de gens qui l’ont bien connu
et aimé. |
Brigitte Alzieu :
Je
me souviendrai toujours de ma première visite à Saint-Pons de Thomières.
C’était il y a plus de vingt ans…
L’accueil du titulaire, Jean Ribot, avait été simple. L’homme était
peu bavard, mais direct. J’étais dans mes petits souliers. Pas de
grands discours ni de démonstrations à rallonges. Il me laissa
m’asseoir à la console et me dit : « Avez-vous amené un
plein jeu ? ». Je sortis une partition. Il registra, sûr de
son coup. Au premier accord plaqué, je relevais les mains, saisie de
stupeur ! … La beauté des sonorités fige sur place l’exécutant
qui découvre l’instrument. A Saint-Pons, le plein jeu est à se mettre
à genoux. Jean Ribot connaissait bien son orgue…
… Dans le monde des titulaires, c’était une rare exception, il
acceptait avec joie de partager les claviers. Grâce à cet accueil
extraordinaire, il en a vu défiler du beau monde à sa tribune, Jean
Ribot !
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Frédéric Muñoz :
C’est en 1970 que je rencontrais Jean Ribot pour la première fois, découvrant
par la même occasion Saint Pons et son orgue historique. C’était un
homme direct, sans détour, prêt à ouvrir grande sa porte et celle de son
orgue. Mais attention à celui
qui lui aurait décoché quelque réflexion désagréable sur l’absence de
16 pieds à la pédale, de boite expressive, ou sur l’existence de ce vieux
pédalier à la Française déclaré injouable : le
pauvre organiste pouvait passer rapidement son chemin !
Durant presque 70 ans, Jean Ribot a été le titulaire et le conservateur de
cet orgue exceptionnel, il l’a joué, accordé, protégé, c’est lui qui
a veillé méticuleusement à sa restauration, jusque dans ses moindres détails.
C’est bien grâce à lui que cet orgue est ce qu’il est aujourd’hui,
et qu’il fait l’admiration du plus grand nombre. Il a su développer une
activité culturelle dans la Cathédrale, autour de cet orgue afin de le
faire vivre (Offices, chorale, concerts, rencontres d’organistes, congrès
et enregistrements de disques). Sa compétence et son dévouement à la cause
de son orgue occupèrent toute sa vie et n’eurent d’égal que sa
gentillesse et son hospitalité, qu’il savait nous faire partager avec son
épouse et son fils Michel.
Aujourd’hui, son souvenir reste bien vivant dans nos cœurs, et c’est
toujours avec une pensée particulière pour lui que j’aborde les claviers
de cet instrument dont il était si fier .
Et comme tous, je garderai en mémoire le tintement du trousseau de clefs de Jean Ribot
qui donnait un caractère encore plus solennel à la lente progression
vers la tribune.
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