L'Orgue historique de Saint-Pons de Thomières (Hérault)  

JEAN-BAPTISTE MICOT ET SES FILS
















Leur vie :

Jean-Baptiste Micot (1712-1784) est né à Lyon en 1712. Il y fait une belle carrière dans le milieu de la soie tout en devenant un organier et inventeur d’instruments si talentueux qu’il obtient un poste d’"officier commensal" auprès du roi Louis XV. Il se rend donc à Paris, où il est accepté maître dans la corporation parisienne en 1751 et devient fournisseur de la reine, de la Cour, de l'Académie Royale de Musique et des grands de la ville. Fixé à Toulouse en 1758, il construira ou réhabilitera, avec ses deux fils, de nombreux orgues d’Aquitaine et de Languedoc. Quand il construit l’orgue de Saint-Pons, il a 60 ans et la totale maîtrise de son art.

Pierre Micot (1735-1769), le fils aîné et successeur prévu, tenait les chantiers aquitains de son père quand il trouva accidentellement la mort à 34 ans. Il n’a connu de l’orgue de Saint-Pons que le devis, sans doute alors signé.

Jean-Baptiste Micot fils (1740-1815) a accompagné les chantiers de son père puis pris sa relève à l’atelier toulousain. A la Révolution, il réorientera ses activités vers l'expertise et le transfert des orgues pour le compte des nouvelles autorités. Il contribuera ainsi à la sauvegarde de nombre d'entre eux. A la construction de l’orgue de Saint-Pons, il a 30 ans, est maître facteur d’orgue, et participe pleinement aux travaux, signés effectivement des deux Jean-Baptiste Micot.

L’apport de Jean-Baptiste Micot à la facture :

Au delà de la personnalité de ses instruments, bien dans le style de l'époque, on lui doit plusieurs apports à la facture d'orgue, en particulier :

- La "normalisation" à 50 notes des claviers principaux (positif et grand-orgue) qu’il passe à 52 en 1771

- L’anticipation du "récit expressif", ainsi décrit en 1771 dans le devis pour Saint-Seurin de Bordeaux : "Seront les quatre jeux cy dessus [flûte allemande, cornet de récit, hautbois de récit, voix humaine] disposés de façon à pouvoir enfler les sons à la volonté de l’organiste".

- L’amélioration du jeu de Voix Humaine, porté par lui, d’après le Journal des Sciences et des Beaux-Arts de 1777, "à un très haut degré de perfection"

- Les "petites orgues à jeux de flûte et de régale refermées dans des petites tables de quadrille ou piquet", appelées "orgues en table", réalisées en grand nombre dans les années 1750 et figurant dans l'encyclopédie de Dom Bedos (parue près de 20 ans plus tard).

Leurs lieux d’intervention :

Cliquez sur la carte pour l'agrandir et voir le détail des travaux



Leurs orgues aujourd'hui :

De nos jours, seuls trois grands instruments témoignent authentiquement de l'art des facteurs Micot. Ils ont fait l'objet de restaurations qui leur ont rendu leur état d'origine : Vabres l'Abbaye, Saint-Pons et, bien que signé Peyssi, Saint-Chinian.

Deux autres grands instruments ont gardé une partie de matériel Micot : l’orgue de Saint-Pierre des Chartreux de Toulouse, et l'orgue Micot-Wenner-Quoirin de La Réole (33) inauguré en 2015 (site internet). Les autres ont été soit détruits, soit tellement transformés qu'il ne reste que peu de choses du matériel d'origine.

Trois buffets sont aussi conservés : ceux de St-Seurin et de St-Michel de Bordeaux et celui de la cathédrale Ste-Marie de Dax. Un quatrième, l'ancien buffet de La Réole, est encore visible à la cathédrale St-André de Bordeaux mais très transformé.

Deux orgues de salon ont aussi été restaurés : l'orgue de la Reine Marie Leszczinska (épouse de Louis XV), aujourd'hui dans l'église de Lammerville (76), construit vers 1750, quand J.-B. Micot père était "le facteur d'orgues de la reine", et l'orgue de l'église d'Arreau (65), un orgue de salon fait par J.-B. Micot fils en 1801.

Subsistent enfin quelques rares "orgues en table" dont deux dans des réserves de musées (Musée de la Musique de Paris, Musée Paul Dupuy de Toulouse), un probable au Frick Museum de Pittsburgh (USA) et un, restauré, présenté au Festival "Toulouse les Orgues" de 2017 et venu à Saint-Pons fêter les 250 ans de l’orgue en 2022.

Pour en savoir plus

- Un livre sur la vie et l'œuvre des Micot père et fils, "Les sieurs Micot, Facteurs d'orgues des Lumières", en vente par correspondance et auprès de l’association : Commander

- Une émission de radio, "L’Echappée belle en musique" de RCF radio, consacrée en 2014 aux facteurs Micot : durée 57mn Ecouter

- Un colloque sur les Micot et la facture Micot, tenu en mai 2011 à Saint-Pons : tout savoir (programme, actes, etc.)










Association Jean Ribot des Amis de l'Orgue de Saint-Pons de Thomières